10 mars 2009

Une naissance mémorable

Mercredi le 4 mars 2009.
C'est confirmé, Élodie, tu n'aimes pas faire comme les autres!

Tout se présentait bien, pourtant. Exactement comme le jour de la naissance de ton frère Émile, 2 ans plus tôt. Et puis quand tu as constaté qu'on avait atteint le point de non-retour, que c'était aujourd'hui que tu faisais ta grande entrée, tu as pris les rênes. Et tu nous a réservé toute une chevauchée!

Le médecin est venu crever mes eaux. Il s'attendait à ce que ça aille vite... mais pas si vite, c'est certain! Tu as encore réussi à surprendre tout le monde... Tu lui as présenté ta petite main et montré ton beau cordon ombilical... Tout a basculé à ce moment, il fallait te sortir de là au plus vite. Ils ont couru jusqu'à la salle d'op, m'ont endormie et ont été te chercher. Je n'ai rien vu, rien entendu. (Obligé de rester de l'autre côté de la porte, papa non plus n'a pas vu grand-chose, seulement ton petit corps inanimé passer des mains de l'obstétricien à celles de la pédiatre...) On sait que tu es une petite pressée, Élodie, mais je pense que même toi tu as été prise par surprise.

Ça t'a pris quelques minutes te remettre de l'ouragan qui venait de passer et ensuite, oh que tu leur as dit, ma puce. Oh que tu étais fâchée! Fâchée qu'on t'ait enlevé les rênes, probablement... Tu venais de leur en faire voir de toutes les couleurs, et maintenant tu leur en mettais plein les oreilles! Ils n'avaient jamais vu ça, un bébé pleurer (que dis-je, hurler!) toute une nuit sans arrêt... Et ça les a beaucoup inquiétés. On nous a dit des mots terrifiants qu'aucun parent ne veut entendre : encéphalopathie hypoxique, convulsions, séquelles neurologiques... Le risque était faible, mais il était tout de même là. Tes cris incessants t'ont donc valu un billet one-way VIP vers Ste-Justine.

Au moins j'ai pu te voir un peu avant ton départ. (C'est que ta naissance a été dure pour moi aussi, ma belle. Tu étais à la pouponnière, et moi j'étais prisonnière de mon lit...). On a eu droit à deux petites visites, deux fois 30 minutes ensemble. J'ai enfin pu te dire bonjour et te souhaiter la bienvenue. Tu étais si délicate, si parfaite... Ma petite fille toute spéciale! Il paraît que ces visites à la chambre de maman et papa t'ont beaucoup apaisée. Serait-ce les mots doux qu'on t'a sussurés à l'oreille? L'amour si fort qu'on te portait déjà et que tu as senti? La promesse réitérée que tout irait bien?

Première rencontre

Mais j'ai dû me résigner à te laisser partir dans l'incubateur-ambulance venu te chercher. Ma petite fille de 1 jour toute petite... Quand j'ai enfin pu te rendre visite à Ste-Justine le surlendemain, tu m'as semblée minuscule dans ton petit lit entouré de grosses machines qui te surveillaient de partout... Tu étais très sage depuis ton arrivée, un vrai petit ange. Tu as réussi tous les tests (ouf!) et tu buvais bien malgré ta fente palatine. Diagnostic : "Votre fille a beaucoup de caractère" (ça, on le savait déjà!). Quel soulagement, on s'en tirait avec plus de peur que de mal. Le vent venait de tourner. Ils t'ont gardée quelques jours, pour s'assurer que tu allais bien et que tu prenais du poids, puis ils nous ont enfin permis de te ramener à la maison.

Départ de Ste-Justine

La tourmente était finie. À partir de maintenant, ma belle, tout ira bien.

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